Étudier la grossesse en littérature, c'est d’abord interroger les regards, les mots et le pouvoir des hommes sur les ventres des femmes. Le roman réaliste-naturaliste tend à pathologiser cette métamorphose, dont il confie la description savante à des personnages masculins. Cependant, cette littérature, qui ambitionne de ne rien négliger du réel, écrit ce qui ne peut se dire : elle fait place à la souffrance des corps en mutation, au dialogue parfois houleux avec le fœtus. Elle propose souvent des représentations de la grossesse subversives, qui démasquent idéalisations et injonctions.
