Festival Histoire et Cité
29.03.2022 – 02.04.2022
Invisibles – c’est le thème que le Festival Histoire & Cité explorera du 29 mars au 3 avril prochain. Débats, projections, visites-guidées et expositions s’attacheront à restituer le passé de celles et ceux – oublié·e·s, anonymes et marginaux·ales – qui ne figurent pas dans les manuels d’histoire et dont aucune rue ne porte le nom. Une occasion de poser aussi un regard historique sur des thématiques actuelles telles que les maladies invisibles, les pollutions environnementales et les peurs sociales.
Lieu
Bâtiment: Uni Dufour
Diverses salles Uni Dufour + externe
Organisé par
Maison de l'histoireentrée libre
Classement
Catégorie: Conférence - débat
Mots clés: histoire, moyen age, Lumières, art, projection film, invisibles, minorité, femmes, émancipation, droits, maladies
Fichiers joints
FHC_1000x1000_carre 1.jpg | 1.35 MB |
Sous-événements
29.03.2022 18:30 – 19:30
Est-il vrai que les femmes ont été invisibilisées par l’histoire de l’art? Rares à exercer le métier de peintre, elles ont pourtant fait l’objet de nombreux éloges, comme dans la France du XVIIe siècle. Certaines y ont joui d’un grand prestige et sont devenues des spécialistes de techniques ou de genres associés aux qualités féminines. Elles sont alors admirées pour leurs talents particuliers qui s’opposent à l’universalité de la peinture d’histoire, dévolue aux hommes.
30.03.2022 12:15 – 13:45
Des spécialistes de la période médiévale – une historienne, un historien et un archéologue – discutent des différentes déclinaisons de l’invisible qui se présentent dans leurs recherches: objets historiographiques pas encore traités (le sommeil, l’odorat), vestiges archéologiques ou documents écrits à dévoiler et à interroger, mais aussi mise en évidence de la distance qui nous sépare des populations et des sociétés du Moyen Âge dans leurs manières de concevoir l’existence, l’environnement ou le monde.
30.03.2022 16:00 – 17:00
Au XVIIIe siècle, la couleur de la peau des Noir·e·s fait l’objet d’une fascination savante et artistique alors qu’ils·elles ne sont que quelques milliers à vivre en France métropolitaine. Dans les colonies, en revanche, les esclaves sont souvent bien plus nombreux·euses que les colons blancs mais l’archive visuelle des premier·ère·s est nettement moins fournie que celle des seconds. Comment comprendre ce décalage? Quel rôle la race, en tant que catégorie d’intelligibilité du monde à l’époque des Lumières, a-t-elle joué dans une telle construction? Intervention d’Anne Lafont en visio-conférence
L'invisibilité des femmes dans l'histoire de l'évolution humaine
30.03.2022 18:00 – 20:00
Soirée d'ouverture Festival Histoire et Cité Et si, contrairement à la vision patriarcale de la préhistoire héritée du XIXe siècle, les femmes avaient, elles aussi, peint Lascaux, chassé les bisons, taillé des outils, inventé des techniques… En effet, aucune preuve archéologique ne permet d’affirmer que dans les sociétés préhistoriques certaines activités leur étaient interdites, qu’elles étaient considérées comme inférieures et subordonnées aux hommes. En s’appuyant sur l’analyse des idées reçues et des dernières découvertes, il s’agit de poser les bases d’une autre histoire des femmes préhistoriques.
31.03.2022 17:30 – 18:30
Quelles furent les stratégies déployées pour occulter ou, à l’inverse, révéler et dénoncer les dégâts environnementaux et sanitaires causés par la toxicité industrielle? Il s’agira d’explorer l’histoire des contaminations chroniques qui ont marqué la Suisse industrielle au XXe siècle: «guerres du fluor», mercure dans le Rhône et le Léman, grandes décharges toxiques sont autant d’exemples où l’action différée de faibles doses de poison s’est retrouvée au cœur d’intenses controverses scientifiques, politiques et médiatiques.
Eloge des bâtards
31.03.2022 18:00 – 19:30
«On saturera la ville de signes invisibles»: c’est avec ce programme que les neuf personnages du roman d’Olivia Rosenthal entendent contester des projets urbanistiques qui détruisent les espaces libres et mettent sous surveillance les habitant·e·s. Clandestins et bavards, les membres du groupe vont se réunir la nuit et découvrir, à l’occasion de la préparation de leurs actions, ce qui, souterrainement, les unit. Ou comment bâtardise et invisibilité, d’abord subies, deviennent des choix politiques. Avec Bastien Lallemant qui chante et joue à la guitare des chansons brèves, elliptiques, délicates, Éloge des bâtards devient une ballade douce et mélancolique sur la présence énigmatique de nos proches, leurs secrets et parfois leur disparition. Lecture musicale suivie d’une discussion animée par Natacha Allet et Magali Bossi
A pas aveugles
31.03.2022 20:00 – 22:00
Réal. Christophe Cognet, FR, 2021, Coul., 110’, vo st fr, 14/14 Alberto Errera, un juif d’origine grecque affecté aux Sonderkommandos de Birkenau, parvint au péril de sa vie à saisir et à dissimuler quatre images témoignant du processus d’extermination. Christophe Cognet les décrypte et les incruste dans les paysages actuels où se déroula la solution finale. D’autres rares clichés pris par des déporté·e·s dans des camps de concentration balisent le parcours opiniâtre d’un
01.04.2022 12:15 – 13:45
La nomination des lieux est une fantastique machine à (in)visibiliser des présences, des savoirs et des représentations. Nous aborderons la question brûlante des inégalités de genre dans l’odonymie urbaine; les appellations vernaculaires et informelles dans la ville africaine; la reconnaissance des savoirs autochtones dans le paysage et la cartographie. Transversalement, nous nous interrogerons sur les dispositifs de pouvoir à l’oeuvre dans la création toponymique. En partenariat avec la chaire UNESCO en toponymie inclusive «Dénommer le Monde», UNIGE
01.04.2022 14:30 – 16:00
Nous retracerons l’histoire de l’émancipation des femmes en Russie entre 1860 et 1930: accès à l’éducation supérieure à la fin du XIXe siècle, obtention du droit de vote à la veille de la révolution d’Octobre, égalité avec les hommes dans tous les domaines de la vie à partir de 1918… Dans une Russie dès lors soviétique, après des années de lutte menée par des actrices aux idées politiques diverses, cette émancipation est-elle réellement acquise? En partenariat avec UNI3 et le Service égalité & diversité, UNIGE
Dans l'intimité de la guerre: une histoire (in)visible
01.04.2022 17:30 – 19:00
La guerre, parce qu’elle bouleverse les structures sociales et ébranle les frontières entre le public et le privé, est à l’origine de nouvelles pratiques et de nouveaux savoirs intimes. La sexualité et l’intimité se trouvent ainsi au coeur de rapports de pouvoir et de violence largement occultés. Comment en faire l’histoire? À travers la présentation de photographies ou d’objets, chaque intervenant·e propose une réflexion sur les sources et les traces de ces enjeux dans différents conflits du XXe siècle.
Destini incrociati/Italia 30
01.04.2022 20:00 – 21:15
Par l’Atelier-théâtre italien Il Ghiribizzo Un siècle après la Marche sur Rome, préambule à vingt ans de dictature, ce spectacle basé sur des documents d’archives veut donner la parole à celles et ceux que le fascisme a exclu·e·s de la société en raison de leur identité sexuelle, culturelle ou politique. Un tableau choral dans lequel se croisent, autour de 1930, les destins d’homosexuels exilés, d’intellectuels incarcérés, de femmes internées dans des asiles psychiatriques, tandis que le cinéma et la chanson révèlent en creux le manque de libertés. Dramaturgie et direction artistique: Ciro Ceresa et Marco Sabbatini, avec la collaboration de Rose-Marie GattaSpectacle de théâtre en langue italienne sous-titré en français et en anglais Sur réservation: unige.ch/dife/culture/evenements
02.04.2022 12:15 – 13:00
La sixième livraison de la revue Transbordeur. Photographie, Histoire, Société revisite l’histoire des vues aériennes, des premières montgolfières aux drones contemporains. Une occasion d’échanger autour des politiques de l’image verticale qui se déploient entre surveillance et camouflage, domination et résistance, regards «d’en haut» et corps «en bas». En partenariat avec la revue Transbordeur
02.04.2022 13:00 – 14:30
Nous mettrons en lumière le renouvellement des approches de l’histoire des féminismes dits de «la deuxième vague» – celle des années 1970-1980. Quel décentrement permet la prise en compte des expériences des lesbiennes dont les luttes ont été trop souvent effacées ou réduites au silence? Qu’est-ce qui change quand on écrit l’histoire féministe du point de vue des «mauvais» sujets politiques? Nous réfléchirons à ces mécanismes en montrant comment les archives minoritaires peuvent contribuer à émanciper nos mémoires et à imaginer de nouvelles formes de transmission. En partenariat avec l’Institut des études genre, UNIGE
Maladies invisibles
02.04.2022 14:00 – 15:30
Parce que les souffrances qu’elles causent sont invisibles, parce qu’elles touchent une minorité de personnes ou parce qu’elles sont socialement ignorées, des maladies s’avèrent négligées. Pourquoi et dans quelles circonstances certaines pathologies occupent-elles le devant de la scène au détriment d’autres? Comment les personnes concernées luttent-elles pour obtenir des avancées thérapeutiques et un meilleur accès aux soins? Comment vit-on au quotidien lorsque l’on souffre d’un mal occulté mais pourtant bien réel? En partenariat avec la revue choisir
Le courage d'agir des femmes
02.04.2022 16:00 – 17:00
fin tragique, a régné près de quarante ans en France au cours du VIe siècle. Catherine Bernard est une autrice si talentueuse de la fin du XVIIe siècle qu’elle fut plagiée par Voltaire. Simone Iff, résistante, puis militante pour l’éducation sexuelle, a consacré sa vie à se battre pour le droit à l’avortement. Ces trois femmes, qui ont marqué la vie politique, littéraire et sociale, ont eu le courage d’agir et de s’exposer alors que les valeurs et les normes de leur époque les contraignaient à rester dans l’ombre. En partenariat avec l’association Les Indépendantes
Les invisibles
02.04.2022 16:00 – 18:00
Des hommes et des femmes, né·e·s dans l’entre-deux-guerres. Ces personnes n’ont aucun point commun sinon d’être homosexuel·le·s et d’avoir choisi de le vivre au grand jour, à une époque où la société les rejetait. Ils et elles ont aimé, lutté, désiré, fait l’amour. Aujourd’hui, ils et elles racontent ce que fut cette vie insoumise, partagée entre la volonté de rester des gens comme les autres et l’obligation de s’inventer une liberté pour s’épanouir. Projection suivie d’une discussion avec Sébastien Lifshitz et Lorena Parini En partenariat avec l’Institut des études genre, UNIGE et le Service Agenda 21, Ville de Genève