Leçon d'adieu du prof. Ur Shlonsky: Emile Ajar est-il Romain Gary, ou le contraire? Regards linguistiques sur les phrases copulatives
15.04.2024 18:15 – 19:15
Au premier abord, la structure des phrases à copule est rudimentaire : deux termes séparés d’une forme du verbe être. Depuis Russell et Frege, on distingue les phrases copulaires prédicatives, comme Romain Gary était un bon romancier, où une propriété, ‘un bon romancier’, est attribuée à un individu, ‘Romain Gary’, des phrases d’identité, comme ‘Emile Ajar (c’)est Romain Gary’, où l’on affirme l’identité de deux individus.
Si la copule établissait une symétrie entre deux termes, on pourrait inverser les termes car ‘p = q’ est remplaçable par ‘q = p’ dans toute formule mathématique. Pourtant, l’inversion des termes dans Romain Gary était un bon romancier résulte en l’agrammaticale *un bon romancier était RG. Les choses sont plus subtiles dans les phrases d’identité. Bien que EA était RG soit grammaticale, cette phrase n’est pas une inversion innocente de RG (c’)est EA. Par exemple, elle est inappropriée dans le dialogue suivant : A : « Je viens de lire La Vie Devant Soi. » B : « Mais tu sais que RG c’est EA ».
Je tenterai de démontrer que ces asymétries découlent des propriétés grammaticales des phrases à copule, des structures syntaxiques qui les sous-tendent.
Lieu
Bâtiment: Philosophes
Phil 201
Organisé par
Faculté des lettresentrée libre
Classement
Catégorie: Leçon d'adieu
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